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mardi 14 juillet 2015

Anti-terroriste, le 14-Juillet ?

L'esprit de la République française : plus de 200 ans avant Daesh, le 14 juillet 1789, la tête du gouverneur de la Bastille, le marquis de Launay, est promenée dans la capitale au haut d'une pique. Il a été lynché puis décapité à la hache place de Grève par un boucher citoyen, après avoir ouvert les portes de sa prison en signe de paix. S'y trouvaient 4 faux-monnayeurs, un fou, un père incestueux et un type ayant tenté d'assassiner Louis XV. La destruction de l'édifice était prévue par Louis XVI. Le but des quelque 600 émeutiers : y trouver des munitions. La scène vue par Chateaubriand dans ses Mémoires d’Outre-Tombe : "Le 14 juillet, prise de la Bastille. J'assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur : si l'on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse. Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours. De Launay, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de ville ; le prévôt des marchands, Flesselles, a la tête cassée d'un coup de pistolet : c'est ce spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau. Au milieu de ces meurtres, on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius. On promenait dans des fiacres les vainqueurs de la Bastille, ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes commençaient à régner, et leur faisaient escorte. Les passants se découvraient avec le respect de la peur, devant ces héros, dont quelques-uns moururent de fatigue au milieu de leur triomphe. Les clefs de la Bastille se multiplièrent ; on en envoya à tous les niais d'importance dans les quatre parties du monde. Que de fois j'ai manqué ma fortune ! Si, moi, spectateur, je me fusse inscrit sur le registre des vainqueurs, j'aurais une pension aujourd'hui."

Paul-Éric Blanrue