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mercredi 23 mars 2016

Exactitude ! Réponse aux calomnies. Communiqué de Paul-Éric Blanrue à propos du procès du 17 mars 2016.


"Les gens se vengent des services qu'on leur rend."
(Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit,  Denoël, 1932)


Il suffit que je m’absente une semaine pour qu’on raconte n’importe quoi à mon sujet ! Les capacités de l’être humain à croire les bobards et déformer la réalité jusqu’au délire m’étonneront toujours. "L'homme est de glace aux vérités ; il est de feu pour les mensonges" disait La Fontaine, n'est-ce pas ? 

Petit rappel utile. Tout accusé a le droit de se défendre comme il l’entend ; en choisissant de se rendre ou de ne pas se rendre à l’audience, notamment. Par exemple, lors de "l’affaire du Zénith", sur mes conseils et sur ceux de Maître John Bastardi Daumont, Robert Faurisson ne s’est pas présenté à la barre. Bien lui en a pris : il a été relaxé. Prétendre ainsi, comme je le lis ou l'entends, que la présence de l’accusé serait une nécessité morale ou stratégique est une colossale ânerie, démentie par les faits les plus courants. Prétendre également connaître les raisons de son choix sans les lui avoir demandées auparavant relève de la mauvaise foi ou, le cas échéant, lorsqu’il s’agit de lui en faire grief, de la volonté de nuisance. Dernièrement, on aura reconnu l’action de quelques spécialistes de la chose.

Pour couper aux rumeurs malveillantes et aux tentatives d’intoxication de certaine secte désappointée que je dise la vérité sur elle, voici l’explication de mon absence fournie officiellement à mon avocat, Maître Paul Yon, et à la présidente du tribunal, le 17 mars 2016.

En tant que réalisateur du film “Un Homme” attaqué en justice par la Licra, j’ai été stupéfait de constater que, depuis plusieurs mois, Maître Damien Viguier appelait sur l’internet, dans des vidéos aussi grotesques que militantes, à transformer mon procès en un Grand Cirque tel qu’Égalité & Réconciliation a pris l’habitude d’en monter dès que cette association sent qu’elle peut en récolter divers fruits.

Or je tiens à signaler que Maître Viguier ne m’a jamais joint ce propos ; qu’il n’a pas même pris la peine de me demander une seule fois ce que je pensais de ses sorties virtuelles, ne serait-ce que pour m’informer de ses intentions et connaître les miennes. S’il m’avait appelé, ce qui eût été la moindre des courtoisies en pareil cas, je lui aurais répondu avec la dernière énergie que la mascarade qu’il proposait de jouer le 17 mars devant la XVIIe Chambre ne me concernait et ne m’impliquait en aucune façon. Et qu’elle tomberait lamentablement à l’eau, comme cela a été le cas, puisque peu de personnes ont pu assister au spectacle prévu.

Il convient de savoir que lorsque j’ai, pour la première fois, rencontré Maître Viguier, au moment de la sortie de mon film, cet avocat qui se présente aujourd’hui, avec des trémolos dans la voix, comme le fer de lance de la lutte contre la loi Gayssot et le Don Quichotte de la liberté d’expression, avait refusé de prendre ma défense. Il ne s’en vante pas ! Il ne se glorifie pas non plus d’avoir laissé tomber la défense de son client, M. Marc George, à l’automne dernier, entre la première instance et son verdict, M. George étant alors attaqué pour être un diffuseur de mon film. Quel chevalier blanc est-ce là ? Quel crédit lui accorder ?

Vu son passif, je n’ai aucune confiance en Maître Viguier et lui dénie le droit de parler en mon nom, y compris pour prétendument défendre mon documentaire.  Il ne me représente en rien, n’a nullement compris ce que j’ai voulu filmer et je tiens à faire savoir que je réprouve autant ses méthodes (lesquelles consistent à me mettre devant le fait accompli avec un singulier culot) que le choix de sa défense (laquelle revient à exalter son égo surdimensionné au détriment de la défense). La façon dont Maître Viguier instrumentalise mon film comme une publicité pour son groupe politique (alors que le site officiel de E&R n’a pas eu le courage de le diffuser lors de sa sortie !) n’est en aucun cas celle que j'ai choisie. Étant le réalisateur de ce film, je crois le connaître bien mieux que lui.

Ainsi donc, qu’ai-je voulu faire en réalisant "Un Homme" ? Je m’en suis déjà expliqué devant la Cour lors de la première audience (environ deux heures d’interrogatoire)  ainsi que dans diverses interviewes filmées ou écrites. M’inspirant des Archives du XXe siècle de l’INA, j’ai voulu donner la parole durant une heure et demie à un homme auquel depuis 1974, on a, à de rarissimes exceptions près, refusé l’accès aux médias. J’ai voulu montrer le Diable, le Monstre, le premier représentant en France après Paul Rassinier, des "fortes têtes du mensonge", des "gangsters de l’histoire" (Le Monde, 5-6 juillet 1987, p. 31). En pareil cas, un débat ne peut s’instituer, ou une véritable compréhension du personnage ne peut avoir lieu, qu’à partir du moment où le perpétuel accusé a été entendu. Le public de la télévision savait ce qu’on disait que M. Faurisson avait, paraît-il, dit, mais il continuait largement à ignorer ce que M. Faurisson avait à dire, lui, en personne. Mon film était une sorte d’ "Accusé, levez-vous et dites ce que vous avez à dire".

Ce film se présente ainsi comme un documentaire historique ; à l’avenir, les historiens pourront s’y reporter pour exercer sur lui leurs talents critiques, le blâmer ou le louer. C’est un instrument de travail unique en son genre et dont je suis particulièrement fier.

Ce documentaire se veut sérieux et précis. On est loin de la vulgarité et de la mélasse intellectuelle des amis de M. Alain Bonnet, dit Soral. Suis-je de parti pris ? Dans ce film,  je me suis privé de commentaires, laissant s’exprimer mon interlocuteur. Je ne suis sorti de mon rôle d’historien objectif que lorsque j’ai choisi un titre ; ce titre, soufflé par Yann Moix (comme je l'ai signalé à la présidente en juin dernier), consiste à dire que Robert Faurisson, pour le réalisateur que je suis, n’est pas le Diable, mais un homme et, qu’en tant qu’homme, il doit bénéficier des mêmes droits que les autres hommes.

Tout le reste est au mieux incompréhension, au pire interprétation malveillante, extrapolation oiseuse, billevesées, diffamation militante.

Sachant que Maître Viguier est le conseiller juridique, l’avocat et le proche de M. Alain Bonnet, dit Soral, avec qui mes désaccords sont publics (lire ma préface au livre de Salim Laïbi, intitulée “Pourquoi je n’ai jamais été soralien”),  il m’a semblé, en outre, être la personne la moins qualifiée pour intervenir dans un procès où mon film était sévèrement mis en cause. Qui peut penser qu’un avocat travaillant pour un adversaire adopte à l’endroit de mon oeuvre une défense appropriée ?

J’ignore quel objectif réel poursuit Maître Viguier, mais il a délibérément choisi de s’emparer de mon film sans mon aval et pour des intérêts qui ne sont pas les miens. Estimant qu’en sa présence mes intentions seraient notablement déformées, j’ai choisi en toute conscience de ne pas comparaître devant le tribunal qui instruisait cette affaire.

C’est aussi simple que cela.

J'en profite pour m'étonner que les propos à la barre de mon avocat, Maître Paul Yon, qui était il y a six mois encore, celui de Faurisson, n'aient pas été repris : il y a expliqué que, entrant dans la salle d'audience, certaines personnes d'une certaine secte l'ayant reconnu comme étant mon avocat ont dit dans son dos qu'elles m'attendaient pour me "casser la gueule". Belles méthodes, joli mensonge par omission de la part de ceux qui plastronnent aujourd'hui. Exactitude, exactitude !

Puisque certains aiment à s’écouter parler sur le Net, j’informe ceux que ma parole intéresse que je m’exprimerai plus longuement sur le sujet dans quelque temps. Sans concession. Et sans me gêner. Je peux vous garantir qu’il y aura des surprises. On ne gagne jamais par le mensonge, fût-il répété comme une incantation par un gourou dingo.

Paul-Éric Blanrue